đź’Ľ Le kit anti-violences pour administration
Mettre en place une politique d’accompagnement anti-violences au sein d'une administration

Dans une administration, il ne peut y avoir de service public durable sans sécurité psychologique. Pourtant, chaque jour, des agent·es sont confronté·es à des situations de violences : violences conjugales, psychologiques, institutionnelles… Ces réalités personnelles ne disparaissent pas à l’entrée des services. Et parfois, l’environnement professionnel lui-même peut devenir vecteur de violences, souvent à l’insu des acteurs concernés. (Le kit pour entreprise est ici)
Harcèlement moral ou sexuel, violences managériales, violences procédurales… Ces atteintes, bien que discrètes, peuvent avoir un impact profond sur la santé mentale, l'engagement, le climat de travail et la dignité des personnes concernées. Être victime ne s’arrête pas aux portes de l’administration. Lors de nos échanges avec des directions, la notion de "victime" est encore trop souvent réduite à des situations extrêmes ou privées. Pourtant, la responsabilité de la structure publique ne s’arrête pas à la porte du bureau : en tant qu’acteurs du service public, nous avons aussi un devoir d’exemplarité, de prévention et de protection.
Certaines formes de violence se dissimulent derrière les cadres réglementaires : on les appelle violences procédurales. Elles naissent d’un manque d’écoute, d’une rigidité excessive, d’une application mécanique des procédures ou d’un management déshumanisé. Ces violences ne se voient pas, ne s’expriment pas toujours, mais elles fragilisent durablement. C’est pourquoi il est essentiel de placer la considération humaine au cœur de chaque décision administrative. Un agent en arrêt longue durée que l’on ne contacte plus. Un recadrage brutal sans considération du contexte humain. Une alerte classée sans suite pour des raisons de forme. Une information communiquée de manière brutale à un·e administré·e. Une prise de position qui s'appuie sur des convictions plutôt que des informations officielles ou scientifiques. Ces gestes peuvent sembler anodins, voire conformes aux procédures. Et pourtant, ils blessent.
Derrière l’apparente neutralité des processus administratifs, se cachent parfois des violences
silencieuses : celles de l’oubli, de l’ignorance involontaire, ou de la froideur
institutionnelle. C’est dans les détails, ceux que l’on croit insignifiants, que peuvent
naître de profondes blessures.
Certaines pratiques peuvent aussi révéler des formes de violence symbolique ou systémique :
des
décisions collectives qui excluent sans le vouloir, des horaires de réunion qui oublient les
contraintes de certaines personnes, ou encore des formulaires inadaptés aux situations
atypiques. Autant de micro-violences, souvent invisibles pour l’encadrant, mais lourdes de
conséquences pour les personnes concernées.
Il ne s’agit pas ici de pointer la malveillance, mais de prendre conscience que l'absence
d'intention de nuire n'efface pas l'impact. Ces mécanismes relèvent parfois de
l'habitude, d’un
automatisme ou d’un manque de temps. Pourtant, pour l’agent·e concerné·e, ces situations peuvent
ĂŞtre vĂ©cues comme injustes, voire destructrices, en particulier lorsqu’elles s’ajoutent Ă
des
vulnérabilités personnelles préexistantes.
Il devient essentiel de repenser nos pratiques, d’interroger nos processus, et d’y réintégrer pleinement la dimension humaine. Ce qui est juridiquement neutre peut, sans attention, devenir psychologiquement violent. L’écoute, la considération et la flexibilité ne sont pas des options : elles sont les piliers d’une qualité de vie au travail durable, en interne comme auprès des administré·es. C’est pourquoi il est aujourd’hui nécessaire de s’outiller avec une politique de prévention des violences adaptée au monde administratif. Le Kit Anti-Violences propose un cadre clair, humain et respectueux, au service de la protection des agents, de l’accompagnement des victimes, et du renforcement du lien collectif.
Protéger les victimes, c’est défendre la valeur sociale de l’institution.
C’est faire preuve de leadership, de responsabilité, et d’engagement éthique. C’est pouvoir affirmer que, dans notre structure, nous avons fait tout notre possible pour agir avec humanité.
Au sein même des administrations, les violences internes, qu’il s’agisse de
harcèlement,
de pressions ou d’irrespect procédural, sont bien plus fréquentes qu’on ne le pense. En
2022,
16% des agents publics ont rapporté au moins des injures, menaces ou harcèlement
moral
liés à leur métier, contre
13% dans le secteur privé, un écart qui s’explique par l’exposition accrue
des
agent·es en contact avec le public.
Le
sentiment d’insécurité au travail touche 26 % des agents, contre 16 % chez les
salarié·es du privé. Ces situations, souvent alimentées par des pratiques
managériales
non
adaptées ou une procédure administrative rigide, génèrent en cascade stress, pertes de
concentration, absentéisme, burn-out, détériorant durablement la santé.
À l’extérieur, dans l’interaction avec les usagers, ces dysfonctionnements ont
aussi un
coût invisible mais réel : un agent épuisé, désengagé ou en arrêt ne peut garantir un
service de
qualité. Un absentéisme en longue maladie coûte en moyenne 76 000 € par agent par an,
et
2'254€ pour un arrêt « classique », impactant la continuité du service public et
augmentant la charge pesant sur les agents présents.
Dans
le milieu public, jusqu'à 80 % des agents estiment que le harcèlement est
fréquent,
tandis que 32% déclarent en avoir déjà été victimes. Ces chiffres
traduisent des
tensions internes majeures et remettent en cause la cohésion de l’équipe, la motivation
collective et - in fine - la qualité de l’accueil et de l’accompagnement des
administrés.
Catégorie | Donnée chiffrée | Source / Observation |
---|---|---|
Victimisation interne (agents) | 16% victimes de violences (injures, harcèlement…) | Fonction-publique.gouv.fr, enquête 2022 |
26% ressentent de l’insécurité au travail | Fonction-publique.gouv.fr | |
32% se disent victimes de harcèlement | Étude Sémaphores, 2024 | |
80% estiment que le harcèlement est courant | Étude Sémaphores, 2024 | |
Conséquences internes (agents) | 76'000€ / an par agent en arrêt longue durée | Estimation RH secteur public |
2'254€ pour un arrêt maladie classique | Assurance maladie / RH publique | |
Perte de concentration, démotivation, burn-out | INRS, Anact, Dares | |
Conséquences externes (usagers) | Dégradation de l’accueil et de la relation usager | Rapport Défenseur des Droits, 2023 |
Allongement des délais, erreurs, conflits | Conséquence de la surcharge et des tensions internes | |
Sources structurelles des violences | Management rigide, procédures déshumanisées | Anact, Défenseur des Droits |
Non-formation à la relation humaine / trauma | Constat terrain : CAF, CPAM, préfectures, etc. |
Une lacune dans les formations et l'accompagnement
Malgré les attentes croissantes en termes de qualité de services, les agents publics suivent en moyenne moins de 5 jours de formation par an, souvent concentrés sur des obligations statutaires plutôt que sur le développement de compétences comportementales ou de terrain. Cela crée un vide de compétences sur les problématiques de gestion des conflits, d’écoute ou de prévention des violences, causant un stress accru, un désengagement professionnel, et une dégradation du service rendu aux usagers.
- 80 % déclarent ressentir régulièrement voire fréquemment un sentiment d’absurdité dans leur travail, lié à des dysfonctionnements administratifs et à une difficulté à accomplir leurs missions dans les conditions requises (source)
- 48 % des agents estiment ne pas recevoir une formation suffisante, (source)
- En 2023, chaque agent civil des ministères a bénéficié en moyenne de 4,8 jours de formation professionnelle, dont seulement 2,3 jours de formation statutaire obligatoire et 2,5 jours de formation non statutaire. (source)
- Ce volume reste en deçà des niveaux constatés en 2019 (4,7 jours en moyenne) et demeure inégal selon les catégories d’agents : les agents de catégorie B bénéficient de 8,7 jours, contre seulement 5,9 jours pour les agents de catégorie C et 3,6 jours pour ceux de catégorie A
- En 2020, les jours moyens de formation professionnelle par agent ont chuté de 38 %, avec seulement 1,3 jour pour les femmes (contre 2,8 jours en 2019) et 1,6 jour pour les hommes (vs 3,1 jours en 2019) (source)
đź’Ľ Le kit anti-violences pour administration
Mettre en place un dispositif d’accompagnement, ce n’est pas seulement faire preuve de
responsabilité sociale : c’est aussi protéger son collectif, réduire les risques psychosociaux
(RPS), et maintenir la
cohésion au sein des équipes. Des actions concrètes à intégrer dans votre politique RH.
Voici les principales mesures Ă mettre en place dans votre entreprise pour construire un
environnement plus sûr :
-
Analyse des procédures internes
- Audit des pratiques managériales, RH et d’accueil des usagers,
- Identification des processus générateurs de violences silencieuses (rigidité, non-écoute, automatisation déshumanisée),
- Recommandations adaptées aux spécificités du service public, respectueuses de l’éthique administrative et des droits fondamentaux.
-
Sensibilisation et formation
- Formations pour agents, encadrants, gestionnaires RH et référents égalité,
- Ateliers thématiques : violences institutionnelles, harcèlement, sexisme, violences conjugales et leurs impacts dans le service public,
- Formation à l'écoute bienveillante, à la gestion des situations complexes et à la prévention des risques psycho-sociaux.
-
Création d’une cellule d’écoute
- Désignation de référent·es formé·es (égalité, prévention des risques, RPS),
- Cadre d’écoute interne ou externalisé, confidentiel et sécurisé,
- Orientation vers les services adaptés (médecine de prévention, assistantes sociales, psychologues, associations spécialisées).
-
Élaboration d’un protocole de prévention des violences
- Formalisation d’un protocole clair et opérationnel : signalement, traitement, suivi,
- Plan de protection immédiate : adaptation du poste, des horaires, télétravail en cas de danger,
- Intégration dans les documents internes : charte des valeurs, règlement intérieur, livret d’accueil des agents.
-
Partenariats et ressources
- Mise en réseau avec les acteurs locaux : CIDFF, Maison des Femmes, Défenseur des droits, psychologues spécialisés,
- Création d’un annuaire pratique à disposition des agents : urgences, santé mentale, soutien juridique, dispositifs sociaux,
- Accès facilité aux droits pour les agents victimes (ex : autorisations d'absence, protection fonctionnelle)
-
Transformation managériale
- Accompagnement des managers vers une culture d’écoute et de bientraitance,
- Intégration dans les politiques RH de la QVCT et de la RSE publique,
- Reconnaissance des violences invisibles dans le fonctionnement administratif (violences procédurales, hiérarchiques, induites par surcharge ou rigidité).
-
Modules complémentaires (sur demande)
Pourquoi faire appel Ă nous ?
Notre approche est transversale, humaine et pragmatique.
Nous intervenons aussi bien dans les services publics que dans les entreprises privées, avec une
capacité à adapter nos outils aux spécificités de chaque structure : culture interne,
contraintes hiérarchiques, enjeux de confidentialité, ou encore relation au public. Notre
accompagnement allie des diagnostics précis, des formations ciblées, et un suivi opérationnel
sur le long terme.
Agir contre les violences, ce n’est pas simplement cocher une case réglementaire.
C’est faire le choix d’une organisation plus juste, plus respectueuse, plus performante. C’est
reconnaître que la qualité des relations humaines est un facteur clé de sécurité, de motivation,
et d’engagement collectif. En choisissant de mettre en place le Kit Anti-Violences, vous envoyez
un signal clair : ici, la dignité des personnes est une priorité.
Vous n’êtes pas seuls.
Mettre en place une politique anti-violences peut sembler ambitieux, voire complexe. Mais avec
un accompagnement adapté, chaque administration, chaque direction, chaque service peut faire
évoluer ses pratiques — pas à pas, de manière cohérente et alignée avec ses valeurs.
Ensemble, nous pouvons bâtir une culture de la vigilance et du soin.
Une culture qui ne laisse plus les blessures invisibles s’installer. Une culture où chaque
agent, chaque usager, peut se sentir écouté, reconnu et soutenu. Parce que la prévention des
violences n’est pas seulement une nécessité éthique : c’est une opportunité pour renforcer la
confiance, l’efficacité et l’image de votre structure.
Modules inclus
- Analyse des procédures internes
- Sensibilisation & formation
- Création d’une cellule d’écoute
- Élaboration d’un protocole de prévention des violences
- Partenariats et ressources
- Transformation managériale
Modules complémentaires (sur demande)
- Appui à la communication interne et institutionnelle (messages bienveillants, écriture inclusive, posture relationnelle),
- Formation à la médiation et à la résolution des tensions internes,
- Accompagnement à la révision des formulaires, courriers-types ou procédures pouvant être violentes ou culpabilisantes,
- Conseil pour réseaux sociaux et communication publique sur les engagements contre les violences.
Kit Anti Violences Administration·